dimanche 3 mars 2013

Chapitre 2

Partie 4




            «Mitsu dépêches-toi on va être en retard !»
            Cela faisait 10minutes que Sukimi tambourinait à la porte de la salle de bains afin de faire sortir sa soeur. Elle était déjà prête depuis une heure, et avait eu le temps de préparer les bento pour le repas de midi et celui du soir, même si l'appétit ne serait sans doute pas au rendez-vous.
            Elle était coiffée et vêtue très simplement, mais la moindre chose qu'elle portait représentait un souvenir précieux. Sa robe par exemple était la robe qu'elle portait lors de son premier "concert" à Sweet Dreams avec Tsuki et Natsu. Son collier et ses boucles d'oreilles étaient des cadeaux offerts par ses deux meilleurs amis, et ses chaussures avaient été inventées et créées par madame Kagayaku, exprès pour elle.
            «Bon Mitsu, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? Il faut que l'on parte dans maximum 20 minutes sinon on sera en retard !»
            Elle arrêta de cogner contre la porte, y colla son oreille et écouta ce que faisait sa petite soeur. Ce n'était pas dans son habitude de ne pas répondre quand on l'appelait. Elle n'entendit pas grand chose venant de l'intérieur de la pièce, mais le peu qu'elle entendit suffit à lui fendre le coeur. Elle ouvrit silencieusement et discrètement la porte afin de jeter un léger coup d'oeil à la scène. Sa petite soeur avait fini de se préparer, et s'était assise sur le rebord de la baignoire. Elle tenait dans ses mains une photo d'elle et ses deux amis, et murmurait les paroles de la chanson que Tsuki avait écrite pour elle.
            Tsuki avait toujours écrit des paroles magnifiques, qu'elle passait à Sukimi qui trouvait un rythme, les modifiait pour qu'elles s'y accordent, et trouvait finalement l'air des chansons. Natsu quant à lui se chargeait des partitions de piano et de guitare. Leurs talents se combinaient parfaitement. À eux trois, ils avaient monté le groupe le plus connu de Sweet Dreams . Elle avait encore du mal à se rendre compte que s'était terminé..
            Elle entra dans la salle de bains. Sa petite soeur se tût alors, et leva des yeux tristes vers elle. Elle s'approcha doucement, et la prit dans ses bras.
            «Tu sais Mitsu, je suis sûre que si Tsuki te voyait en ce moment, elle te prendrait par le bras et te secouerait dans tous les sens pour te faire rire. Elle déteste te voir triste, tu sais. Moi aussi d'ailleurs...
            - Pourquoi tu parles d'elle comme si elle était encore là..?
            - Je ne sais pas, j'ai pas l'impression qu'elle est partie... Bon allé, allons-y, on est en retard maintenant !»

            Elle prit sa soeur par le bras, la traînant hors de la salle de bains, et déposant la photo sur le meuble en passant. Elle prit ses clés, les bento, enfila sa veste et, tenant toujours le bras de sa soeur, sortit de chez elle et rentra dans sa voiture.
            Le grincement de la grande porte du studio retentit pas plutôt la porte de la voiture claquée, comme un fait exprès, sortant aussitôt Sukimi de sa rêverie. Elle se retourna alors, regardant à l'extérieur de la petite salle par la porte ouverte de bureau.
            Tout le monde était arrivé, et remuait au rythme de son activité. Tous, contrairement à Sukimi, étaient trop occupés, et n'avaient porté aucune attention à ce grincement familier, qui annonçait l'arrivée de l'actrice, accompagnée de la nouvelle employée...

Chapitre 2

Partie 3




            En sortant de chez elle, Mitsuki marchait d'un pas vif. Il faisait froid ce matin là, cela la réveillerait sûrement de marcher jusqu'à l'école par cette température.
            Arrivée à l'arrêt de bus, elle ne s'arrête pas et continue son chemin, remarquant au passage quelques-uns de ses camarades qui discutaient entre eux en la regardant passer du coin de l'oeil, pour certains. Elle les ignore et continue son chemin vers l'école comme si de rien n'était.
            Ses camarades de classe la méprisaient un peu, ils ne pouvaient pas comprendre la raison pour laquelle elle s'acharnait à travailler seule plutôt que de passer du temps avec eux. Mitsuki avait prit cette habitude de travailler toujours plus dur pour mieux ignorer les commentaires des autres à son égard.
            Marchant seule dans les rues calmes et silencieuses d'une ville endormie, la jeune fille réfléchissait. Elle se demandait comment était Tsuki avant de mourir, si elle aussi était rejetée par les autres car elle travaillait beaucoup, ou bien pour son succès. Surement que non, puisque Sukimi et elle étaient amies. Et puis, elle avait un frère à ses côtés. À eux trois, ils formaient un excellent groupe de musique, ils étaient les meilleurs de Sweet Dreams. Encore aujourd'hui, personne n'a réussi à atteindre leur niveau.
            Peut-être avaient-ils d'autres fans, des gens qui les enviaient. Surement aussi qu'ils avaient des gens qui les jalousaient.
            Tsuki avait surement eu des gens qui la méprisaient, des gens qui les haïssaient même, elle son frère et toute sa famille. Quelqu'un devait les haïr au point de vouloir les tuer. Peut-être était-ce une personne de leur école...
            Elle se remémora alors la solitude face à laquelle elles s'étaient retrouvées lors de l'enterrement des Kayagaku. Personne hormi elle, sa soeur aînée et une inconnue n'était présent ce jour là. Personne. Aucun fan, aucun camarade, personne. Seulement leurs deux amies, et une "connaissance", d'après ce que leur avait dit la femme. Personne n'avait apparemment souhaité rendre un dernier hommage aux jeunes stars et à leurs parents.
            Mais qui était alors cette femme ? Tsuki la connaissait, mais elle n'en avait jamais parlé à sa soeur. Pourquoi ? Elle lui avait pourtant présenté toutes les personnes qu'elle connaissait. Se pourrait-il que cette femme ait quelque chose à voir avec la mort de son idole ?
            elle ne put approfondir cette réflexion : elle venait d'arriver devant le portail de Sweet Dreams, et elle devait donc se re-concentrer sur la musique avant d'aller en cours.
            Elle entre alors dans la grande cour fleurie de cet établissement, où on pouvait voir quelques élèves de première et deuxième année prendre le soleil, ou du moins profiter des premiers rayons du matin, inconscients du travail qui les attend à l'intérieur.
            La seule chanson qui lui vint alors en tête était celle qu'elle avait écrite 5ans auparavant, racontant ce qu'elle avait toujours vécu suite à la mort de Tsuki.
            Elle traversa la cour, et passa la grande porte rouge du vieux bâtiment. La surveillance la salua, elle la salua en retour, et prit les escaliers qui l'ammenaient à sa salle de cours.