mercredi 28 novembre 2012

Chapitre 2

Partie 2



09:36
            C'était l'heure qu'affichait l'horloge numérique de sa voiture lorsque Sukimi arrivait sur son lieu de travail. Elle arrivait toujours en avance, même en temps normal. Elle sortit de sa voiture et marqua un arrêt.
            «Bon,»
            Se dit-elle en prenant une grande bouffée d'air.
             «20 minutes environ avant que les autres arrivent, j'ai un peu de temps pour moi.»
            Elle soupira de soulagement, prit ses clés et ouvrit les portes du grand studio. Elle se dirigea alors vers la machine à cafés. Elle y inséra 60 yens, et se servi un café au lait, le buvant par la suite en allant vers son bureau. Elle posa ses affaires à coté de sa chaise, puis alluma son ordinateur, outil de travail sans lequel tout son boulot deviendrait irréalisable. Elle fit ensuite un rapide tour du studio afin d'allumer les lumières et ouvrir les rideaux, volets et fenêtres afin de faire entrer la lumière extérieure et aérer le studio avant l'arrivée de ses collègues.
            L'air extérieur était frai, Sukimi trouvait cela agréable. Elle ferma les yeux et laissa la légère brise caresser doucement son visage. Soudain, une musique familière résonna, en provenance de son bureau. La jeune femme bût alors la dernière gorgée de café au lait au fond de son gobelet, et alla s'asseoir en face de son écran, jetant par la même occasion le verre vide dans la corbeille à la droite de son bureau. Elle regarda ensuite l'heure en bas à droite : 09:49. Irumy ne devrait pas tarder.
            Sukimi commença donc à travailler. Elle ouvrit le fichier contenant la dernière prise de la veille, et commença les retouches du son.
            La grande porte du studio ne tarda pas a pousser son grincement aigüe, puis le chantonnement de sa jeune collègue parvint aux oreilles de Sukimi.
            «Salut Suki' ! Comment ça va aujourd'hui ?
            - Bien comme toujours. Et toi ?
            - Pareil, très bien.
            - Alors, tu as hâte de voir la nouvelle non ?
            - Oui, ça fera un peu de nouveauté au milieu de ce studio qu'on connait tous, ça nous fera pas de mal ! J'espère quand même qu'elle sera pas trop...
            - Coincée ? C'est sûr ! Après tout, elle remplace pas n'importe qui, elle remplace notre Kim ! Lui qui était toujours souriant, qui nous connaissait par cœur, tous sans exception, et qui arrivait toujours à nous faire rire. Elle a intérêt d'être à la hauteur.
            -Je suis sûre rien qu'en entendant le ton de ta voix que son départ t'attriste.»

            Répondit Irumy, le sourire aux lèvres.
           Sukimi lâcha alors des yeux son écran avant de se tourner en direction de son amie, qui était cachée par le mur. Il était vrai que Kim va terriblement lui manquer, et que cela l'attriste.
            Le jeune homme au sourire permanent, aux yeux bruns pleins de tristesse dissimulée mais toujours pleins d'affection pour ses collègues de travail, qui avait toujours un mot gentil pour elle, et qui faisait rire tout le monde avec ses pitreries. Ce jeune homme là avait marqué Sukimi. Elle éprouvait des sentiments forts pour lui. Oui, son départ l'attristait donc vraiment.
            «Oui, c'est sûr, il me manquera beaucoup » 
            Finit-elle par répondre dans un soupir.
           « Mais on y peut rien, c'est la vie.
            - Tu sais Suki, je pense qu'il t'aimait aussi.
            - Que dis-tu ?
            -Ne fais pas l'étonnée. On voyait bien comme tu le regardais, ton Kim. Et ce petit sourire gêné que tu faisais quand il te regardais dans les yeux... Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure !

            - Tant que ça ? » 
            Dit-elle en riant
             « - Oui, comme tu dis. Et vu comme il cherchait tout le temps à être avec toi, je pense que tu ne le laissais pas indiférent...»
            Sukimi rougit. Si ses sentiments avaient été percés à jour par ses collègues, sûrement que Kim...
            «Je ne préfère même pas y penser... »
            Murmura-t-elle d'un ton sarcastique.
            «- Tu m'as parlé ? Demanda sa collègue de la pièce à côté.
            - Non, pardon, je réfléchssais à voix haute.»